Et tout à coup quelque chose passe...et reste.

Et tout à coup quelque chose se passe. Les mots deviennent vains. Ils n'ont plus besoin de combler quelque chose, quelque chose s'est passée et distille son pouvoir dans la réalité. Les paysages quotidiens sont les mêmes ? Ouvres les volets, oui, le monde a continué sa danse folle. Rien n'a changé. Et pourtant tout est différent. Un massage du 3 ème oeil, une caresse pleine d'une intention douce, un regard éclairé, un mot chuchoté, oui, tout est différent.

L'immobilité n'a plus lieu d'être. Les choix sont à faire. Choisir c'est renoncer, mais à quoi renoncer à ce jour puisque dans ma vie j'ai fait le vide, rien ne dépasse, il n'y a plus rien à régler, on y est, à ce moment où tout bascule. Une petite poussée du revers de la main pour revenir dans la vie. Je n'ai plus beaucoup de force. Tout se passe en douceur. Sauf la peur, qui n'est pas douce, elle. Qui vous flanque des maux de ventre terribles à vous plier en quatre. Qui se ramène quand les corps enlacés se séparent, jusqu'à quand ? 

Dans le métro 12 enfants montent, ils sont liés comme les grains de raisin de la grappe, ils ne se lâchent pas. Nous passagers, nous sourions devant cette harmonie. La nostalgie nous saisit, aussi. Pourquoi n'en sommes nous plus là ? Que m'est-il arrivé ? C'est comme ça, n'y pensons plus. Sourions, juste.

La tête tourne. La pluie tombe et ce sont des larmes de joie que le ciel nous offre. Revenir à la réalité. Mais il s'agit de réalité. Celle dont on rêve sans y croire, qu'on abandonne au cours du chemin, qui nous transforme à l'envers de l'enfant qu'on était, qui nous rend " adultes ". Drôle de concept d'être adulte. Concept social inventé pour la bonne marche d'un système qui marche sur la tête. Alors on voit des psys pour comprendre pourquoi on se sent si mal tourner. On essaie d'autres méthodes sensées être plus universelles, des " techniques " qui mènent à l'Amour, à sa Vérité. 

Et tout à coup quelque chose se passe...