De battre mon coeur s'est arrêté
Le pitch
A 28 ans, Tom semble marcher sur les traces
de son père dans l'immobilier véreux. Mais une rencontre fortuite le
pousse à croire qu'il pourrait être le pianiste concertiste de talent
qu'il rêvait de devenir, à l'image de sa mère.
Sans cesser ses activités, il tente de préparer une audition.
Les intentions du cinéaste
De battre mon coeur s'est arrêté est le remake d'un film de 1978, Melodie pour un tueur, de James Toback. "C'est Pascal Caucheteux, alors qu'il venait de finir de produire le remake d'Assaut de Carpenter, réalisé par Jean-Francois Richet, qui m'a demandé si la réalisation d'un remake pourrait m'intéresser, et si oui, lequel", explique Jacques Audiard. "La
réponse m'a semblé évidente : c'était Fingers de James Toback. Pourquoi
? Bien sûr parce que le film m'avait marqué lorsque je l'avais vu à sa
sortie. Mais sans doute aussi parce que c'était un film qu'on avait du
mal à revoir, qui repassait peu et qui, à force, avait créé autour de
lui un mystère supplémentaire".
Ce film, selon le réalisateur, "c'est un peu la queue de la comète du cinéma indépendant américain des années 70. (...) Quand j'ai revu le film avec Tonino Benacquista,
je me suis demandé si je ne lui avais pas survendu ! Il y avait des
trous énormes dans l'histoire, des hauts formidables mais aussi des bas
redoutables. Et puis beaucoup de poses cinématographiques très datées". Ce que confirme le coscénariste du film : "Quand
je l'ai vu, je n'ai pas été séduit, trop décousu, trop underground qui
se cherche. J'avais des réserves sur la narration, j'y voyais les
pièges d'une transposition aujourd'hui et en France. Partant de
l'enthousiasme de Jacques et de mes réserves, nous nous sommes dit
qu'en travaillant, nous allions trouver un objet commun".
Dans le scénario de départ figurait une scène de boîte de nuit dans laquelle Tom joue une chanson d'Axelle Red au piano. "C'était la deuxième ou troisième séquence", explique Juliette Welfling. "Après
de longues discussions, cette scène a été coupée... Aussi bien que soit
cette scène, elle présentait un Tom déjà trop différent de ses
acolytes, trop du côté de l'art, trop prédestiné... Alors que l'idée
était plutôt de lui faire faire le chemin, de montrer ses doutes, ses
progrès, ses accélérations".
Selon Tonino Benacquista, il s'agissait pour lui et Jacques Audiard de "montrer
l'épanouissement d'un individu qui, pour la première fois de sa vie, se
pose des questions et arrive à se surpasser. A partir du moment où on
lui propose de passer une audition, la métamorphose est lancée. (...)
L'une des manières de voir l'évolution de Tom, c'est l'acceptation des
femmes dans son univers et sa manière de les regarder, de les écouter.
Il franchit un cap".