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Vivre humain
30 novembre 2009

Les Autres

Chaque rencontre faite dans la réalité ou le rêve, mais pas la virtualité, ça non...chaque rencontre qui m'est offerte, fait pousser en moi une graine, un arbre, une fleur.

Les rencontres pleines, ce sont celles qui me mettent face à un être empli. L'arbre prend place en moi. Il développe mes propres facultés, enrichit mon jardin intérieur d'une nouvelle espèce. Il se pose en moi, une fois que je lui ai fait franchir le portillon. Je regarde la nouvelle architecture du jardin. L'équilibre est rompu. Il y a deux solutions. Déraciner ce nouvel arbre ou aménager les alentours en fonction de ce repère. Tout dépend du style que l'on veut donner à son jardin.

Généralement, les premières espèces qui constituent le jardin s'appellent papa et maman. Il s'harmonise autour de ces repères solides et stables. Ou il se crée en totale contradiction avec eux. Mais ce n'est jamais au jardinier de s'occuper de ces deux arbres, ce sont les seules espèces autonomes qui sont sensées mettre en place le reste. Sensées. Car rien n'est parfait. Sinon l'art.

Parfois cela fonctionne, et parfois non. Eh bien non, il n'est pas utile de les déraciner, ni de les tronçonner, les laisser exister dans leur propre sphère, les mettre à l'abri des envahisseurs, les empêcher de faire de l'ombre à son propre jardin, les regarder à distance tout en surveillant le développement pour éviter l'intrusion sur d'autres parcelles que la leur.
Parfois, ils tombent malades. Que faire, le jardinier ne peut y toucher, ce n'est pas son rôle. Il n'a pas encore assez d'expérience pour ce faire. Au contraire, ces arbres éternels forment le jardinier. Rien à faire. Invoquer les dieux de la guérison. Mais souvent on ferme les yeux du petit jardinier pour le préserver. Rien à faire. Trop tard.

Le jardin est laissé à l'abandon, n'importe quoi vient y pousser sans aucune maîtrise, il y en a de partout, de toutes les couleurs, toutes les formes, les nuisibles s'installent paisiblement sans crainte, le jardinier s'en fout, il dort dans son transat, joue et nuit, qu'il pleuve ou qu'il vente, il s'en fout, il rêve, il laisse faire, que la nature prenne ses responsabilités, il a démissionné. Mais il ne peut JAMAIS quitter son jardin.

Un beau matin, une lumière particulière donne un tout autre regard à cet univers cultivé ou non pendant des années. Le jardinier ouvre les yeux. Il prend conscience du désastre. C'est loin de ressembler à ce à quoi il avait rêvé. Encore une fois plusieurs solutions s'offrent à lui. Continuer à survivre dans cette friche sauvage ou prendre les choses en mains. Il sait qu'il devra s'armer de courage et de patience. Mais il sait aussi que comme tout un chacun il a la main verte et peut faire de sa forteresse un merveilleux domaine. Allez !

Il commence par chasser les nuisibles, étonnés de se faire déloger de ce paradis pourri.
-Zou, dégagez ! Vous n'avez rien à foutre ici !
" mais, nous sommes comme toi, nous avons besoin de vivre en toi, ne nous abandonne pas ! "
-Vous mentez, et vous trouverez toujours un endroit où vous pourrez sévir, loin de moi ! Vous n'êtes pas pour moi !

Ne reste que la vie végétale...il se sent seul...il végète un petit peu, seul mammifère dans son domaine. Inspire une nouvelle fois profondément. Cherche et trouve les armes nécessaires pour passer à la deuxième étape. Eliminer les mauvaises herbes qui ont poussé chez lui.Il n'aime pas ça. Il a l'impression de trahir la nature. Mais encore une fois, il ne s'agit pas de la sienne. Déraciner en douceur ces mauvaises plantes, les replanter en un endroit neutre. Il y aura toujours quelqu'un qui en voudra en lui. Il n'en fera pas la publicité non, chacun ses responsabilités et le choix des espèces dont il désire se remplir.

Plus de nuisible, plus de mauvaises herbes. Que reste-t-il ? RIEN. Le jardinier est heureux. Libre. Il se place au milieu de son domaine et observe ce rien. Que c'est beau. Tout est à faire. Tous les choix sont possibles.

Les rencontres pleines, ce sont celles qui me mettent face à un être empli. L'arbre prend place en moi. Il développe mes propres facultés, enrichit mon jardin intérieur d'une nouvelle espèce. Il se pose en moi, une fois que je lui ai fait franchir le portillon. Je regarde la nouvelle architecture du jardin. Parfaite.

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Commentaires
K
Compliments!Poursuis ton oeuvre...fais vibrer nos neurones!Ton RIEN nous comble!
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